La Cour constitutionnelle espagnole a annoncé mercredi avoir révoqué la résolution adoptée le 9 novembre par le parlement de Catalogne, censée marquer le début d'un processus de scission avec le reste de l'Espagne.
C'est une pierre de plus lancée depuis Madrid dans le jardin de Barcelone. La Cour constitutionnelle espagnole s'est prononcée sur la résolution du parlement catalan du 9 novembre, qui devait marquer la première étape de l'indépendance de la Catalogne. Le texte posait le principe d'une proclamation de la république catalane sous 18 mois.
Madrid inflexible
Sans surprise, la Cour a invalidé le processus en révoquant la résolution. "Elle l'a fait à l'unanimité", a déclaré le chef du gouvernement espagnol Mariano Rajoy, en s'en félicitant. La résolution "viole les normes constitutionnelles qui attribuent au peuple espagnol la souveraineté nationale", a affirmé la Cour.
"L'arrêt n'altèrera rien"
Cette décision mettra-t-elle fin à la course entamée par les indépendantistes de la coalition Junts pel Si, qui a obtenu 47,8% des voix et la majorité absolue des sièges aux élections régionales d'octobre. Non, à en croire les déclarations de Francesc Homs, leader du parti séparatiste CDC : "L'arrêt n'altèrera rien", a-t-il assuré. La résolution votée par la coalition affirme en effet que le parlement de Barcelone ne reconnaîtrait pas les décisions des institutions espagnoles, notamment celles de la Cour constitutionnelle.
Opinion publique incertaine
Mais l'opinion publique catalane n'est pas forcément prête à suivre son parlement dans un bras de fer avec Madrid. D'une part, les indépendantistes donnent le spectacle de la désunion en ne parvenant pas à former un gouvernement. Par ailleurs, selon un sondage du Centre des études d'opinion, dépendant du gouvernement régional, 48,2% des catalans sont opposés à l'indépendance, un chiffre en hausse par rapport au mois précédent.