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2 de febrero de 2016

La Catalogne a le potentiel économique

«La Catalogne a le potentiel économique pour devenir une nouvelle Suisse»

Des entrepreneurs catalans soutiennent l’indépendance, malgré l’instabilité juridique qu’entraînerait un tel processus. L’un d’eux présentait jeudi son livre à Lausanne
Le catalan Joan Canadell a cofondé en 2008 le lobby séparatiste entrepreneurial «Cercle catalá de negocis» qui compte aujourd’hui près d’un millier de membres. Il était jeudi à Lausanne pour y présenter son livre «Potencial d’Estat. Catalunya una força econòmica inimaginable.» (Ed. Nautilus), un pamphlet en faveur de la création d’un État indépendant. Profitant d’un vide juridique, les stations-service de ce jeune patron ont déjà cessé de verser leurs taxes à Madrid pour les transférer directement au gouvernement catalan. Pour lui, l’instabilité politique générée par le processus séparatiste est préférable au contexte actuel.
Une Catalogne indépendante serait-elle économique viable?
Oui. Nous avons tous les arguments pour devenir un nouveau Danemark ou une nouvelle Suisse… En fait, aucun de ces pays ne possédait, à la base, notre potentiel. La Catalogne est située dans une position stratégique pour le commerce, possède un tissu industriel dense, une infrastructure touristique ultra-développée et un secteur technologique en plein boum.
Si ce que vous décrivez est vrai, n’est-ce pas que les choses ne vont pas si mal avec l’Espagne?
Il faut faire le raisonnement inverse. Qu’aurions-nous pu devenir sans l’Espagne? Nous avons perdu 40 ans de développement avec la dictature franquiste. La transition nous a amené les jeux olympiques (en 1992 ndlr.) mais voilà vingt ans que nous demandons la construction d’un corridor ferroviaire le long de la Méditerranée, sur le même modèle que celui qui transporte les marchandises du nord au sud de l’Europe. Le manque d’infrastructures à déjà poussé le constructeur automobile DaimlerBenz a quitté la région. La Catalogne représente 19% du Produit intérieur brut (PIB) espagnol et 25% de ses exportations mais ne reçoit que 11% des investissements. Un exemple: le patrimoine architectural. À Madrid, tous les monuments ont été financés par des fonds publics. À Barcelone, le modernisme ne doit son essor qu’à la bourgeoisie catalane qui s’est enrichie dans les Amériques et s’est fait ériger des palais et villas.
Une sécession entraînerait une longue période d’instabilité juridique. N’est-ce pas paradoxal que des représentants des milieux économiques en fassent l’apologie.
L’instabilité est déjà installée. Je vous rappelle que l’Espagne n’a toujours pas de gouvernement pour la prochaine législature. Nous parions que cette instabilité sera courte. Personne n’a à gagner d’une sortie de la Catalogne de l’Union européenne. Cela supposerait que tous les produits agricoles du sud devraient passer deux frontières avant d’arriver en France. De toute façon, avec la crise, le marché intérieur espagnol s’est effondré. Beaucoup d’entrepreneurs catalans se sont tournés vers le nord. Les petites et moyennes entreprises catalanes ont survécu en augmentant leurs exportations vers le reste de l’Union européenne. Notre économie est l’une de plus ouverte au monde.
On peut imaginer que certaines entreprises pourraient ne jamais s’en relever…
Il y aura une transition, nous ne le nions pas. Il faudra en supporter le coût. Nous calculons que le boycott des produits catalans en Espagne – qui a déjà été mis en place par le passé – grèverait le PIB de 4%. Cela reste préférable au 8,5% de déficit fiscal que subit la Catalogne. Selon nos estimations, la création du nouvel État devrait générer entre 70 000 et 80 000 emplois, entre le secteur public et les multinationales qui viendraient établir leur siège en Catalogne.
Le problème de l’Espagne n’est-il pas simplement le manque de fédéralisme?
Non. Une réforme aurait pu changer les choses il y a dix ans. Mais il est trop tard aujourd’hui. Les dernières élections ont montré que le fédéralisme n’était pas porteur (les partis socialistes catalan et espagnol, traditionnellement plus fédéralistes, sont en recul ndlr.). À Madrid, les mentalités n’ont pas beaucoup évolué depuis la dictature. Il est toujours impossible de parler catalan au Congrès et dans les instances européennes, du fait du veto espagnol.

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